La station d’épuration de la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, utilisera pour la première fois au monde deux techniques pour produire du biométhane et du méthane.
Désignée comme une « biofactory », le site Cap Ecologia, sur lequel se trouve la station d’épuration, un incinérateur d’ordures ménagères et bientôt un parc de 12.000 m2 de panneaux solaires, deviendra un centre de production de pas moins de dix énergies et ressources locales, dont du biométhane, de l’énergie solaire et de l’hydrogène.
L’objectif est de faire de la station de dépollution des eaux usées de Lescar, à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Pau, une véritable vitrine mondiale.
C’est un projet totalement d’avant-garde dans un domaine clé, celui de l’économie circulaire !
François Bayrou, maire de Pau et président de l’agglomération.
Ce n’est toutefois pas l’objectif, mais les moyens employés qui font de ce projet une exception : deux techniques y seront en effet mises en œuvre et ce pour la première fois au monde. La première est « l’ultra-déshydratation par carbonisation hydrothermale » des boues d’épuration et la « méthanation catalytique de CO2« .
Ce qui hier était un déchet – les boues qui restent après l’épuration et sont aujourd’hui brulées et utilisées pour l’épandage – devient une source d’énergie renouvelable, le biométhane, qui sera injecté dans le réseau de gaz naturel »,
Alexandre Lecomte, directeur du cycle de l’eau de la CAPB.
L’association de ces deux innovations permet à la fois de produire plus de biométhane qu’avec d’autres technologies tout en piégeant du CO2, habituellement rejeté dans l’atmosphère, en l’ajoutant à de l’hydrogène pour produire un méthane différent, dit de synthèse. A terme, le consortium prévoit d’injecter 13.000 MWh/an dans le réseau de la communauté d’agglomération, soit l’énergie équivalente au chauffage de 1.200 foyers.
Une nouvelle filière énergétique
Cette expérimentation à Pau, dont GRDF est partenaire, doit permettre à terme de décliner un cadre technique, réglementaire et financier pour le développement de la filière power-to-gas. En effet, les deux premières mondiales en cachent une troisième, nationale cette fois : celle de démarrer une nouvelle filière énergétique, surnommée « power-to-gas » du nom de ce procédé qui permet de stocker dans le réseau de gaz naturel l’excédent d’électricité issue des éoliennes et des centrales solaires en le convertissant en méthane de synthèse.
Au final, le projet permettra de créer au moins trois emplois et le bilan carbone de Cap Ecologia devrait baisser de 50 % par rapport à la situation actuelle.