Depuis un an, cette auto-école située dans les Landes donne des cours de conduite sur boite automatique dans une Seat Leon GNV, et agrandira très prochainement son parc avec des voitures manuelles. Un engagement encore trop rare dans ce secteur, car il dépend beaucoup de la proximité de stations d’avitaillement. Entretien avec Hervé Dolier, co-gérant de l’auto-école EC40 à Saint-Vincent-de-Tyrosse et Capbreton.
Pourquoi avoir choisi de proposer des cours de conduite sur une voiture GNV ?
Hervé Dolier : Tout a commencé quand le transporteur local, Peixoto, a changé toute sa flotte pour des poids lourds GNV. Il a fait construire une station d’approvisionnement sur son terrain, situé à 100 mètres de notre auto-école. C’est ce qui nous a fait réfléchir à son application en école de conduite. Nous avons étudié la faisabilité de l’acquisition d’une voiture au gaz naturel, et ses avantages. Il se trouve que le carburant est beaucoup plus économique que le diesel, pour un meilleur confort, des performances similaires, et le tout en respectant l’environnement. Pour nous, il n’y a pas eu photo !
Combien de véhicules GNV comptez-vous dans votre flotte ?
H.D. : Aujourd’hui, un seul. Nous avons acheté la Seat Leon TGI en juillet 2019 pour les cours de conduite en boite auto. Après un an d’essais concluants, nous avons passé commande pour trois Seat Ibiza GNV à boîte manuelle, qui sont disponibles à la frontière espagnole… Mais celle-ci est encore fermée à cause de la crise du COVID-19 ! Nous attendons également un fourgon Fiat Ducato GNV, qui nous permettra de transporter les motos pour les cours. Bientôt, nous aurons donc 5 véhicules GNV sur la dizaine que nous utilisons.
En quoi le gaz naturel est-il plus avantageux que le diesel ?
H.D. : Grâce à un contrat intéressant avec Endesa, le carburant gaz nous revient moins cher et bien sûr, nous faisons des économies d’échelle en alimentant plusieurs véhicules. De plus, l’entretien d’un moteur diesel est plus conséquent que celui d’une voiture GNV. Il faut changer les filtres, l’huile se salit plus vite, elle est plus chère… Un moteur au gaz naturel crée peu de frictions, donc les pièces s’usent moins rapidement que celles d’un moteur diesel. Même si nous n’avons qu’un an de recul, nous voyons déjà qu’il y a un véritable intérêt à rouler au GNV, en plus bien sûr des conséquences vertueuses pour l’environnement.
La conduite est-elle différente pour les élèves qui apprennent à rouler sur un véhicule GNV ?
H.D. : Je vous dirai ça quand nous aurons reçu nos boites manuelles ! Mais j’ai déjà été bluffé par les essais : la Seat Ibiza TGI peut descendre à très bas régime sans perdre de puissance, ce qui est indispensable pour nous car nos élèves alternent beaucoup entre la première et la deuxième vitesse. Le temps où les véhicules essence/GNV étaient moins performants que ceux roulant au diesel est terminé ! Et nous les moniteurs, qui passons de nombreuses heures dans la voiture, gagnons énormément en confort car ces moteurs sont beaucoup moins bruyants.
Selon vous, qu’est-ce qui retient les autres auto-école de passer au GNV ?
H.D. : Le gros inconvénient, c’est évidemment l’approvisionnement. Nous avons l’avantage d’avoir une station juste à côté, mais si ce n’était pas le cas, il faudrait faire de gros détours pour faire le plein. Et comme l’autonomie des voitures GNV est moins grande que celle des diesel, cela deviendrait vraiment trop contraignant. En revanche, l’achat d’un véhicule GNV ne coûte pas plus cher, et le carburant fluctue moins, donc c’est avantageux.
Quels-sont vos projets en matière de GNV ?
H.D. : Notre ambition est de basculer l’intégralité de nos véhicules en GNV. On en gardera certains au diesel car il y a une complémentarité entre les deux, notre auto-école de Capbreton étant plus éloignée de la station d’avitaillement. Nous faisons aussi passer les permis remorque et cela n’est faisable que sur un véhicule diesel. Mais par ailleurs, le GNV répond à toutes nos attentes : il est vertueux, économique, et c’est un bon moyen pour communiquer et se démarquer !